vendredi 12 février 2010

La tentation costumée de Saint Antoine


Salut les anarcho-autonomes germanophiles,
Hier, j’ai franchi un cap décisif dans mon approche de la culture allemande (après la cuite au Jägermeister, la currywurst de 4h du mat’ et la choucroute du dimanche midi). Bien malgré moi, je me suis trouvé prisonnier d’un rêve étrange et pénétrant, plein  de bière, de paillettes et de schlager allemands.


Hier, c’était Fasching. Entendez par là carnaval. De ce côté-ci du Rhin, le carnaval donne lieu à une mobilisation nationale, intergénérationnelle et éthylique. Pendant trois semaines, les Allemands libèrent leur démon du burlesque et du bon goût à diverses occasions déguisées.
Ils ont notamment cette tradition qui veut que les femmes prennent le pouvoir durant cette période, domination éphémère qu’elles expriment en coupant à leur guise, « tchak », la cravate des hommes. Toutefois, je n’ai pas vu de cravate coupée hier, ce qui me donne à penser que ce rite n’est pas de mise dans toutes les régions. On m’a dit qu’il y avait comme une symbolique psychanalytique au coupage de cravate, mais alors franchement je ne vois pas.


Bref, je me suis retrouvé à jouer des coudes au milieu d’une foule compact de Sarrois aux joues rouges, fort réjouis de se serrer ensemble tandis que dehors il gelait à pierre fendre. Beaucoup de costumes, quasiment tous loués : danseur disco, bagnard, pirate, fliquette, viking, troubadour, cowboy.
J’avais l’impression géniale d’avoir été teléporté dans l’épisode n°8 du Prisonier intitulé Danse de mort (Dance of the Dead), dans lequel le n°6 est convié par le n°2 à fêter le carnaval, qui dégénère rapidement en un procès à charge et qui finit par une tentative de lynchage, tous les habitants du village, déguisés et déments, coursant le n°6 pour lui faire la peau. Surtout que je ne parvenais plus à trouver la sortie ! Non, je suis un homme liiibre!


Dernière précision, et de taille : tout ce que je viens de vous raconter s’est déroulé à… l’hôtel de ville de Sarrebruck!
Bonjour chez vous.

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